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La Guerre de Sécession

Les échauffements au sein de la classe politique

Bien avant l’avènement des Etats-Unis d’Amérique en tant que pays (1776), de nombreuses voix osèrent se faire entendre pour dénoncer l’esclavage. Au lendemain de la révolution américaine, maintes grandes figures de la politique d’alors (George Washington, Thomas Jefferson, Benjamin Franklin,…) s’opposèrent à cette pratique à laquelle ils entendaient mettre un terme. Néanmoins, jusqu’à une certaine époque, les compris et ententes sur la question permirent d’accorder les politiciens sur les mesures légales à prendre en la matière.

Alors arriva l’époque de l’expansion vers l’ouest. Se posa naturellement la question de savoir ce qu’on déciderait sur la question de l’esclavage pour les nouveaux états. Les sudistes (partisans de l’esclavage) et les nordistes (abolitionnistes) mirent tout en œuvre pour rallier les nouveaux arrivés à leurs causes. Là encore, des accords purent être trouvés. Mais un jeune pays dont la politique est assise sur des bases aussi frêles ne peut pas indéfiniment échapper à un réel conflit…

La Guerre de Sécession

La guerre de Sécession fait partie des événements les plus marquants de l’Histoire des Etats-Unis d’Amérique. Néanmoins, je ne prétends pas développer dans la suite de ce chapitre une véritable analyse de ces événements, mais plutôt me concentrer sur ses grands éléments clés et particulièrement relever l’influence de cette époque sur la vie des afro-américains.

Casus belli

Les éléments ayant conduits l’Amérique à cette guerre civile sont nombreux et font encore aujourd’hui l’objet de débats et controverses. Signalons (ou rappelons) que, depuis bien longtemps, subsistait alors un sorte de discordance entre les états du nord et ceux du sud, au niveau du mode de vie , et notamment sur ce qui touchait la question de l’esclavage et l’envisagement d’une possible abolition. En effet, alors que le nord s’était fortement industrialisé, le vieux sud, lui, vivait encore principalement, à cette époque, de ses cultures (coton, tabac, riz,…). Les enjeux politiques d’alors concernaient la question de l’esclavage. Quand la volonté du nord était de freiner la propagation de l’esclavage, le sud, lui, entendait bien encourager cette pratique dans les nouveaux états de l’ouest

Ainsi, le jour où le gouvernement fédéral décida d’adopter une nouvelle constitution, abolitionniste, nombreux furent les états méridionaux qui choisirent de faire sécession de l’Etat fédéral pour former les Etats Confédérés d’Amérique. A cela s’ajoute le fait que les Etats du nord qui, si ils en ont aboli la pratique, sont encore des acteurs du commerce de l’esclavage et ont décidé d’imposer des conditions commerciales (taxes de douane très élevées) mettant véritablement en péril la stabilité économique du sud. Enfin, notons également l’élection à la présidence d’Abraham Lincoln , à qui on prêtait dès le début des idées abolitionnistes.

On considère aujourd’hui que le véritable élément déclencheur de la Guerre de Sécession fut l’attaque de Fort Sumter le 12 avril 1861 par des troupes sudistes où étaient cantonnées des troupes restées fidèles au gouvernement fédéral.

S’en suivit une terrible guerre civile qui dura 4 longues années et de laquelle sortit une nation, certes réunifiée, mais amputée de trop nombreux pères, frères et fils et matériellement ravagée.

L’abolition de l’esclavage : enjeu de cette guerre ?

Même si la question faisait régulièrement l’objet de débats, Abraham Lincoln se refusa au départ à mener cette guerre au nom de l’abolitionnisme , ou du moins à le déclarer officiellement. Néanmoins, les politiciens aux idées nouvelles et de nombreux militants abolitionnistes permirent de faire reconnaître la cause des esclaves comme une des priorités.

De leur côté, les esclaves du sud tirèrent profit de la désorganisation créée par la guerre pour intensifier leurs fuites vers le nord. Face à cela fut prononcée par le nord l’interdiction de renvoyer les fuyards à leurs maitres. On vit même se constituer durant la seconde partie de la guerre les premières unités de soldats noirs, constituées d’Afro-américains du nord ou ayant fui le sud.

La proclamation d’émancipation

En avril 1865, le général confédéré Robert Lee se rend au général Ulysses Grant et signe sa capitulation. La guerre est terminée. En réalité, le président Lincoln avait déclaré et signé le Décret d’Emancipation dès le 1e janvier 1863, mais on ne peut considérer qu’il concerne tout le pays qu’à partir de la fin de la guerre, date où celui-ci est officiellement réunifié.

Mais on le sait, un texte, même de loi, peut ne représenter pour certains qu’un morceau de papier avec de l’encre, du même genre que ceux qui s’imprimeront au lendemain du conflit, où seront inscrites les lois ségrégationnistes ou où sera faite la propagande d’organisations comme le Ku Klux Klan. Si l’on osait croire qu’à ce moment les noirs sont enfin devenus des hommes libres, on se méprendrait. A vrai dire, ils sont tout juste devenus des hommes aux yeux de leurs anciens bourreaux, ces hommes cruels à qui la guerre n’a rien offert, si ce n’est une rancœur envers ceux qu’ils considéreront, pendant de longues années encore comme des nègres…